« L’administration était devenue une grande roue destructrice dépourvue de pilote, qui tournait à une telle vitesse qu’elle semait le chaos dans tout ce qu’elle touchait. En désespoir de cause, une poignée de co-sentients raisonnables avaient créé une Brigade des Sabotages pour ralentir la roue. »« Jadis, il y avait de cela de longs siècles, des co-sentients animés par la volonté de ‘bien faire’ s’étaient emparés du gouvernement. Ignorants des motifs effroyablement complexes, mêlés de culpabilité et d’auto-punition, cachés derrière leur compulsion, ils avaient virtuellement supprimé la lenteur et la bureaucratie. La machine administrative, avec l’inertie de son pouvoir aveugle sur la masse des co-sentients, s’était mise à tourner de plus en plus vite. Des lois avaient été conçues et mises en vigueur dans la même heure. Des crédits avaient été votés et dépensés dans l’espace d’une quinzaine de jours. De nouveaux ministères avaient surgi avec des attributions fantaisistes et avaient proliféré comme des champignons fous.
L’administration était devenue une grande roue destructrice dépourvue de pilote, qui tournait à une telle vitesse qu’elle semait le chaos dans tout ce qu’elle touchait.
En désespoir de cause, une poignée de co-sentients raisonnables avaient créé une Brigade des Sabotages pour ralentir la roue. Il y avait eu du sang et divers degrés de violence, mais la roue avait été ralentie. Le temps aidant, la Brigade était devenu le Bureau, et le Bureau était ce qu’il était aujourd’hui – une organisation poursuivant sa propre entropie, un groupe de co-sentients qui préféraient la subtilité à la violence… mais étaient prêts à la violence quand le besoin s’en faisait sentir. »
Frank Herbert, L’Etoile et le fouet, 1969 pour l’édition originale
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