« Eut-il raison de partir ? Je n'en suis pas certain. " Je ne voulais plus me mentir ", dit-il. Mais qui l'y obligeait ? Pas besoin de se mentir pour accepter des compromis, pour faire avancer un peu les choses, comme il avait commencé de le faire, enfin pour comprendre qu'on peut être plus utile au gouvernement, malgré d'inévitables frustrations, que sur son Aventin personnel ou médiatique ! Faut-il choisir entre l'idéalisme et le pragmatisme ? Seulement si l'idéalisme est impuissant, ou le pragmatisme à courte vue. Mais c'est justement ce qu'il s'agit d'empêcher ! Comment ? En mettant le pragmatisme au service de ses idéaux, en faisant preuve de réalisme, de pédagogie, de courage, d'obstination, d'habileté, enfin en faisant de la politique. Il ne suffit pas d'avoir raison à long terme. Encore faut-il avancer, au moins un peu, chaque jour. »
André Comte-Sponville, Challenges, 6.9.2018 (à propos de la démission de Nicolas Hulot)
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