vendredi 7 décembre 2012

Voyage & alcool

« Quand je pose un sac pour un séjour de longue durée sous d’autres latitudes que mon Bazois, j’adopte les coutumes du pays d’accueil et m’efforce de vivre plus ou moins comme les indigènes. C’est une question de politesse et parfois de survie. Et puis, pourquoi négliger les pâtures nouvelles ? Je ne connais rien de plus idiot, de plus éloigné de la curiosité que l’assuétude du touriste biftèque-beaujolais réclamant son pastis à Santiago de Cuba ou son whisky en Amazonie. A chaque climat sa pommade ! Le jour où je serai coincé dans une hamada où les natifs se rincent au jus de crotale, je trinquerai au jus de crotale. En Turquie, j’ai carburé au raki, à Alep, j’ai arrosé mon mezze à l’arak, chez les indiens Galibi, de façon rituelle, j’ai ingurgité et rendu des litres de bière au manioc. (…) En Norvège, j’ai fait des cures de harengs et de saumon avec de copieuses irrigations à l’aquavit, et sur la lande de Lunebourg, j’ai abusé, par pur vice, du Ratzeputz, un elixir proprement déflagrant, un vrai napalm ! »

Gérard Oberlé, Itinéraires spiritueux

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire