jeudi 2 juin 2022

Que nous apprends la guerre menée en Ukraine?

Le Général Burkhard, chef d’état major des armées dans un «ordre du jour» daté du 22 avril a dégagé les premiers enseignements de la guerre menée par les Ukrainiens pour défendre leur pays.

Il y souligne trois exigences:

  • « le besoin «d’entraînement» à la guerre de haute intensité,
  • la nécessité de cultiver des «forces morales» pour tenir face aux menaces,
  • et enfin le «devoir de vérité». «Le devoir d’un militaire, qu’il soit chef ou subordonné - car on est toujours l’un et l’autre - est de dire la vérité ; dire les choses, sans chercher à enjoliver la situation, par peur, flatterie ou paresse intellectuelle. Face aux chefs, il consiste à présenter, en toute franchise, les limites et les faiblesses qui peuvent être les nôtres. Il implique, naturellement, de proposer des solutions. Envers nos subordonnés, il impose de donner du sens, à la mission comme aux sacrifices demandés, et consentis», écrit le général Burkhard en rappelant une cause des revers de Moscou: ‘Les chefs militaires russes ont menti.’ »


Et met en avant une autre source d’inspiration : « Le commandement décentralisé des forces ukrainiennes constitue l’une des clés de leurs succès initiaux. «La supériorité potentielle réside dans la subsidiarité», assure un gradé. Contrairement aux forces russes, les armées occidentales doivent être «capables de faire confiance» aux échelons inférieurs, poursuit-on. A un fonctionnement vertical des opérations pourrait se substituer une approche en réseau où les unités disposent de compétences étendues. Les unités sur le terrain devraient disposer des capacités cyber minimales qui doivent aller plus loin que le combat «connecté» développé dans le cadre du programme Scorpion. «Une unité doit pouvoir neutraliser un réseau de caméras de surveillance» pour ne pas être repérée. «Le soldat de demain devra être muni d’un fusil et d’un smartphone», ajoute le militaire. Grâce à son téléphone sécurisé - qui suppose d’en protéger les vulnérabilités -, le soldat pourra participer à la «guerre  informationnelle», géolocaliser les adversaires, assurer un relais de télémédecine… Dans un conflit de haute intensité, les unités devront être en mesure d’agir en autonomie, poursuit-on, sans attendre un soutien planifié à l’avance. »

D'après L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine, Le Figaro, 13/5/2022

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